Le Cimetière militaire de Saint-Symphorien reconnu par l’UNESCO
Ce 20 septembre dernier, le cimetière militaire de Saint-Symphorien, une des anciennes communes de l’actuelle Ville de Mons, a été officiellement reconnu comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Il figure en effet dans la liste validée des 139 sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale répartis le long du front occidental du conflit, en Belgique (Flandre et Wallonie) et en France, où les forces allemandes et alliées se sont affrontées de 1914 à 1918. C’est un élément significatif pour la préservation de la mémoire de celle qu’on a appelé la Grande Guerre, au vu des sacrifices consentis par d’innombrables soldats de différentes nationalités. Cette reconnaissance historique achève un processus d’une vingtaine d’années, qui a permis l’introduction officielle du dossier en 2017.
L’ensemble reconnu par l’UNESCO se compose de différents sites de tailles variées, allant des vastes nécropoles abritant les dépouilles de dizaines de milliers de soldats à de petits cimetières plus simples et des monuments commémoratifs uniques. Parmi ces éléments, on trouve de nombreux cimetières militaires, souvent situés à proximité des champs de bataille et d’hôpitaux, fréquemment accompagnés de monuments commémoratifs poignants.
Outre qu’il est situé dans le cœur de notre province de Hainaut, le cimetière de Saint-Symphorien est remarquable puisqu’il abrite de façon tout à fait inhabituelle les sépultures de soldats allemands et britanniques, ce qui en fait un symbole de réconciliation et de paix entre anciens ennemis. Cette particularité résulte de la volonté du propriétaire du terrain, Jean Houzeau de Lehaie, qui refusa de le vendre aux Allemands mais en autorisa l’utilisation à la condition que tant les militaires britanniques qu’allemands y soient enterrés et commémorés avec une égale dignité. De plus, il est le lieu de repos du premier et du dernier soldat du Commonwealth à avoir perdu la vie pendant la Grande Guerre, symbolisant ainsi le début et la fin tragique de cette période sombre de l’histoire.
Cette reconnaissance de l’UNESCO est l’occasion de souligner l’importance de la généalogie dans la préservation de la mémoire historique. Les familles du monde entier ont l’opportunité de se connecter à leurs racines et de retracer l’histoire de leurs ancêtres qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale, tout comme dans les autres conflits qui ont émaillé notre histoire. Les cimetières militaires, comme celui de Saint-Symphorien, offrent une bonne source d’informations pour les généalogistes, qui peuvent y trouver des données telles que les noms, les dates de naissance, les dates de décès, les grades militaires et les unités militaires, permettant ainsi d’enrichir les arbres généalogiques.
Références :
- Cimetières, forts, enclos… les sites mémoriels belges et français de la Grande Guerre entrent au patrimoine mondial de l’Unesco – rtbf.be, Jean-François Noulet
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Sites funéraires et mémoriels de la première guerre mondiale : une histoire partagée (cartographie des sites)
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St. Symphorien Military Cemetery – Cemetery Details – Commonwealth war graves commission (incluant la liste des 408 militaires identifiés)
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Photographie de Jean-Pol GRANDMONT, Wikimedia Commons, licence CC-BY 3.0